Écoquartier, les bases d’une ville durable
En France, le concept d’écoquartier est lancé par l’État en 2008. En 2012, la création d’un label du même nom concrétise le projet. Selon l’État français, un écoquartier est « un projet d’aménagement urbain qui respecte les principes du développement durable tout en s’adaptant aux caractéristiques de son territoire ».
Une démarche globale qui s’engage sur tous les fronts
Face au changement climatique et à ses conséquences sociales et environnementales, le gouvernement s’est engagé à une transition énergétique afin de préserver les ressources naturelles de la planète et réduire l’impact des activités et productions humaines sur l’environnement.
Le label ÉcoQuartier participe de cette démarche. En plus des problématiques écologiques, les autres notions de développement durable ont été inscrites dans les principes du label, qu’on peut regrouper en trois grands thèmes :
- Améliorer le vivre ensemble pour tous en créant un espace de vie sain et sûr, intergénérationnel et où la mixité sociale a toute sa place ;
- Favoriser le développement territorial aussi bien économique (avec l’augmentation des circuits courts et des filières locales) que social (notamment en matière d’insertion ou d’emplois aidés) ;
- Adapter le quartier aux changements climatiques en favorisant les énergies vertes, une meilleure gestion des déchets et des ressources en eau et en préservant les écosystèmes et la biodiversité.
Des résultats encourageants
En 2015, 39 projets ont reçu le label ÉcoQuartier en France métropolitaine et dans les territoires d’Outre-Mer, tandis que 98 étaient « en cours de labellisation ».
Afin d’évaluer les ÉcoQuartiers et leurs retombées, le ministère du Logement et de l’Habitat Durable a mis en place une étude, regroupant calculs, mesures de données et enquêtes. Les premiers résultats de l’étude ne sont cependant pas encore disponibles.
Des informations sont données par les écoquartiers eux-mêmes, comme celui de Boucicaut dans le 15ème arrondissement de Paris. On découvre en effet sur le site internet des habitants quelques chiffres concernant les performances de leur écoquartier. Conformément aux objectifs de la ville de Paris, l’écoquartier vise une consommation énergétique inférieure à 50kWh/m2/an (4 fois moins qu’un logement traditionnel). Les panneaux solaires permettent de fournir 40% de l’eau chaude sanitaire distribuée dans les habitations. De plus, les logements traversant ont été privilégiés, afin de favoriser une lumière naturelle.
Enfin, conformément aux engagements d’un écoquartier, 60 000 heures de travaux pendant la construction de Boucicaut (nouvel éco-quartier)ont été effectuées par des travailleurs en réinsertion.
Ferme urbaine, marché couvert et jardins partagés
Des architectes ont présenté un projet de ferme maraîchère qui serait édifiée sur 150 m, le long des voies ferrées.
Ils ont envisagé l’idée de mettre en place une grande serre dédiée à la production maraîchère. L’idée est de réduire les filières de distribution des produits et de cultiver en villes des denrées alimentaires.
Leur projet prévoit : les exploitations agricoles en milieu urbain, la végétalisation des toits avec des espaces partagés par les habitants et le développement de l’éducation des jeunes à la production maraîchères.
Le point central du projet, le repère, la partie la plus haute est la serre. Celle-ci a été placée de manière à capter le plus de lumière possible. Orientation sud avec une inclinaison de sa façade permettant de faire pénétrer la lumière directe plusieurs mètre à l’intérieur des plateaux. Le choix des produits sera fait aussi en fonction de l’ensoleillement: de la tomate qui a besoin de beaucoup de lumière jusqu’au champignon qui nécessite plus d’ombre. Ils ont ensuite imaginé un mur de protection des riverains puisque des éclairages nocturnes seront mis en place pour une rentabilité accrue des cultures. Dans le prolongement de la serre, une volumétrie basse accueillant un marché couvert s’adossera à un mur végétal protégeant les riverains des nuisances sonores des voies. Ces éléments simples ont ensuite subis un pliage de manière à guidant les passant dans le marché, de manière à prolonger l’espace public à l’intérieur du marché. Le parallélépipède est creusé pour faire pénétrer la lumière à l’intérieur du marché et pour donner plusieurs accès à la toiture servant de jardin.
Le principe fonctionnel du projet est très simple. Une production maraîchère en culture hors sol est réalisée dans la serre. Cette production est vendue sur place, transformée éventuellement sur place, et les déchets organiques du marché resservent à nourrir les futures productions de la serre.
De la même manière, on travaille avec le cycle de l’eau avec une récupération des eaux de pluie très importante vue la surface de la parcelle. Cette eau est stockée dans le bassin au pied de la serre et permet d’assurer tous les besoins en eau du bâtiment (eau chaude sanitaire, nettoyage du marché, arrosage extérieur).
Le long linéaire dédié au marché est rythmé par les accès aux jardins en toiture. On circule autour de ces éléments couleur cuivre pour sortir et rentrer dans le marché dont l’espace intérieur prolonge réellement le domaine publique. Ces éléments sont volontairement en retrait de l’alignement de la voie publique : pour la lecture du long linéaire blanc qui donne une impression de suspension du jardin ; et pour que se confondent espace publique et espace marché. La forme allongée de cette parcelle nous permet d’accompagner le piéton à l’intérieur du marché quand il le souhaite sur une centaine de mètre. Cette possibilité de déambuler rejoint l’idée de partage, de rencontre entre les habitants. Ce marché n’est pas une enceinte fermée dans laquelle on rentre d’un côté puis on sort de l’autre.
Il faudra attendre cependant encore quelques années pour mesurer véritablement l’impact global de ces nouveaux quartiers sur l’ensemble du territoire.